Raphaël Lagarde a été invité à rejoindre les Barbarians français pour la tournée aux Etats-Unis durant laquelle ils affronteront l’équipe nationale.
Il me semble que tu devais prendre ta retraite initialement ?
Oui effectivement, de base j’avais prévu de finir mon contrat et de prendre ma retraite. Disons que sportivement ça a été difficile, j’ai eu beaucoup de problèmes physiques et j’avais du mal à enchainer les matchs. J’avais moins de plaisir à jouer et quand tu n’arrives pas à apporter ce que tu aimerais au groupe, c’est frustrant. Je m’étais préparé à mon après-carrière et puis sur la fin de saison, on a commencé à renouer avec des bonnes prestations, j’ai réussi à mieux me sentir et récupérer de ma blessure au genou. Je continue toujours à prendre soin de moi, avec du renforcement et pas mal de soins.
À quoi doit-on cette prolongation tardive ?
Le club souhaitait un 10 français pour encadrer Thomas Vincent et Emile Dayral qui sont plus jeunes et qui arrivent à l’âge où il faut commencer à prendre du temps de jeu. Le staff a eu du mal à en trouver un rapidement afin de faciliter l’intégration, car c’est avant tout un 10 avec de l’expérience que le staff cherchait pour accompagner les jeunes du club. Il fallait donc un joueur présent rapidement pour la reprise. La discussion est arrivée assez tardivement et avec la dynamique dans laquelle j’étais en fin de saison, je me suis senti prêt pour renouveler mon contrat d’une saison afin d’aider Thomas et Emile. De plus, mon avenir professionnel dans le Pays Basque pouvait m’attendre encore une année. Même si je vais avoir un rôle plus d’encadrant, je me prépare comme tout le monde et je vais être prêt à jouer dès le début de la saison. Le but, c’est que les jeunes fassent une préparation et que l’équipe performe vite, car quand le club a des résultats, c’est toujours plus facile d’intégrer des jeunes dans la rotation. Pour résumer, je vais être prêt physiquement pour cette nouvelle saison, mais mon objectif, c’est d’aider nos jeunes à prendre du temps de jeu sur le terrain, c’est un peu une année passage de flambeau avec les jeunes.
Tu viens d’être convié avec les Barbarians, peux-tu nous en dire plus ?
C’est complètement inattendu pour moi, je m’y attendais pas du tout. Ça tombe bien avec notre préparation parce qu’avec les entrainements qu’on a eus durant nos vacances, on est arrivés lundi déjà prêts physiquement. Ça a été une intersaison costaud même si le plus gros du travail est à venir. En gagnant du temps sur la préparation physique, on passe vite à du jeu avec ballon. Ça va me permettre donc de n’être pas à la rue et être prêt physiquement pour les Baa-Baas qui pour la plupart on finit la saison en Top14, il n’y a pas si longtemps que ça.
Comment as-tu été courant de cette soudaine convocation ?
Le président m’a appelé samedi juste avant la reprise pour savoir si ça m’intéressé de rejoindre l’équipe pour la tournée aux États-Unis. Bien sûr que j’ai dit oui, dans une carrière, vivre une expérience comme cela, c’est génial. Après il fallait voir avec le club s’il voulait me laisser partir étant donné qu’on était en pleine préparation. Je suis très fier d’aller rejoindre l’équipe surtout que je connais déjà quelques mecs. Au sein du SUA, certains l’ont déjà fait, ils ont pu m’en parler. Notre intendant Clément Bougier aurait aussi dû partir, mais en pleine préparation c’est compliqué pour lui de partir. Il fera sens doute la prochaine qui sera en France. Personnellement, je ne suis jamais allé là-bas donc c’est vrai que c’est sympa. C’est une expérience de vie qui marque et à partager. Ce genre d’événement, c’est formidable, c’est pour cela qu’on joue au rugby, pour vivre des moments uniques entre joueurs. Quand on a la chance de le vivre, il faut en profiter.
En jouant contre les États-Unis, tu vas affronter ton prochain coéquipier, Mike Sosene-Feagai ?
Effectivement, je vais le rencontrer avant qu’il arrive au SUA. C’est un beau match et une belle préparation pour les États-Unis. Ils joueront le Chili en suivant pour la qualification à la Coupe du Monde. Ils sont en forme et bien préparés, donc ça va être rencontre très physique. J’espère qu’on aura l’occasion de s’affronter sur le terrain et dans tous les cas, on profitera de l’occasion pour discuter et se présenter à la fin du match.
Quel est l’esprit Baa-Baas pour toi ?
Pour moi, ce sont des bons joueurs et avec du joli jeu. Ça représente quelque chose ce maillot, cette sélection. C’est cool d’être là-dedans. C’est le rugby que j’aime, de mouvement, d’attaque, de technique, c’est la classe. C’est un jeu de plaisir avec des copains.