Jordan Barrin / responsable de la préparation physique de l’Asso et Academia
Depuis quand es-tu au SUA ?
Ça va être ma quatrième année au club. Lors de ma 1ère année, j’ai réalisé un service civique auprès des Espoirs en parallèle de mon master 2. Durant ma 2ème année, je suis resté avec les Crabos et je me suis occupé également des Féminines. L’année dernière, je suis parti au Cross Fit, mais j’ai gardé un pied-à-terre en gérant la préparation des Crabos. Nous voilà à ma quatrième année où depuis le 1er juillet, j’ai pris mes fonctions en tant que responsable des préparateurs physiques de l’Asso mais aussi en tant que préparateur physique d’Académia.
Quelle est ta formation et comment es-tu arrivé au SUA ?
À l’origine, j’étais plutôt accès foot au début, j’ai bossé par le passé avec les Girondins de Bordeaux. Mon master 2 que j’ai réalisé était une spécialisation d’expert en prépa physique et mentale. J’ai toujours voulu avoir la triple casquette : foot, haltérophilie et rugby. J’ai donc passé mes diplômes, j’ai entrainé un club d’haltérophilie durant 1 an. Ensuite, j’ai voulu me spécialiser dans le rugby et j’ai eu la chance d’intégrer le club de Tarbes durant une année et sur mon master 2 j’ai rejoint le SUA.
Quelles sont tes missions au sein du club ?
J’ai participé à la préparation du groupe pro afin de suivre nos joueurs Académia que Bernard avait choisi pour le rejoindre. Pour information, Académia c’est l’entité qui regroupe nos jeunes joueurs qui ont été identifiés comme potentiels à haut niveau et l’idée c’est de trouver le moyen de les faire basculer en des véritables joueurs de haut niveau. Actuellement stage à Font-Romeu, certains jeunes joueurs n’ont pas été conviés au stage donc je reste au club pour m’occuper de leur préparation. De plus hier, mercredi 27 juillet, c’était la reprise des Espoirs. Nos Académias participent donc à cette reprise, mais devraient réintégrer l’effectif pro à son retour.
Mon travail, ça va être surtout de gérer les switchs tout au long de la saison pour les joueurs qui montent et descendent des Espoirs aux Pros. C’est ça qui est dur à gérer car il faut que les joueurs soient au courant de la bascule et à quel moment ils s’entrainent avec les Espoirs ou les Pros. L’année dernière, c’était une problématique car le jour même, ils ne savaient pas avec qui ils s’entrainaient. Cette année, on aura plus le souci, déjà parce qu’on a changé de logiciel pour l’organisation des plannings mais aussi parce que Bertrand Lartet qui était avec Académia l’année dernière est passé chez les Pros cette année. Je vais être beaucoup en contact avec lui, ce qui va faciliter les échanges.
Comment vas-tu gérer les joueurs qui montent et descendent avec le groupe pro afin de faciliter leur adaptation ?
Déjà le plan de jeu, il va être le même chez Espoirs que chez les Pros. Il va être découlé de sorte qu’il n’y ait pas de problématique pour les joueurs qui transitent entre les deux équipes. Ils devront juste s’adapter à leurs partenaires et l’intensité qui sera différente avec Bernard Goutta. Pour certains, l’adaptation est plus compliquée au début car cette intensité des Pros est très élevée. Ludovic Loustau a encore plus élevé le niveau cette année, on va donc devoir relever nous aussi celui des Espoirs afin que l’écart ne soit pas trop grand et faciliter les intégrations des Espoirs chez les Pros. Ça va se faire progressivement au fur et à mesure de l’année parce que si on leur demande les standards des Pros dès aujourd’hui, on va perdre la moitié des joueurs. Cependant, pour ceux qui ont fait la préparation avec Bernard Goutta, cela ne devrait pas poser de problèmes. Dans tout le cas, ça va être mon boulot de les garder en forme et de préparer les autres quand ils monteront avec l’effectif pro.
Quels vont être tes axes de travail ?
Personnellement, je vais orienter le travail de préparation sur tout le centre de formation, c’est-à-dire les Cadets, Crabos et Espoirs. Ma première mission, c’est structuré le CDF et ma deuxième c’est essentiellement avec Academia pour aider les joueurs à faire cette bascule entre Espoirs et Pros. Certains seront avec les Pros mais quand ils reviendront avec les Espoirs, j’aurai la charge de continuer à travailler avec eux et les aider à améliorer leurs points faibles et développer d’autres capacités. Je veux vraiment donner un axe de recherche et utiliser le centre de formation comme un labo. Par exemple, il y a Thibaud Mazzoleni de l’équipe de France à 7 qui va nous rejoindre pour un stage afin d’enseigner des méthodes de travail du 7 pour les intégrer au 15, notamment pour les trois-quarts. Je vais aussi faire intervenir un expert en prise d’information et de décision, qui travaille d’ores et déjà dans le staff de Bernard Goutta. C’est ça qui est intéressant dans la préparation, ce sont des détails qui font la différence entre un sportif de haut niveau et sportif de très haut niveau.
Que penses-tu de l’évolution du club sur la préparation ?
Je trouve que cette année, il y a beaucoup de changements, ça se structure vraiment par rapport aux années précédentes. Déjà en connaissant le milieu de la préparation et de ce qui se fait ailleurs, je peux dire que le SUA, c’est l’un des meilleurs centres pour l’optimisation sur ce genre de chose. On est un staff de 4 préparateurs à l’Asso sans compter celui des pros, c’est rare dans les centres de formation, ça nous permet donc d’optimiser au maximum les entrainements. Et sur le côté rugby, il y a un très bon suivi de joueurs avec Julien Guiard qui fait un très gros travail sur la structuration du pôle Asso.
La reprise a eu lieu hier ? Comment cela s’est passé ?
L’effectif a changé, nous avons eu des départs, des Crabos qui sont montés et des recrues dont certaines, qui ont déjà participé à la préparation avec Bernard Goutta.
On a commencé par des tests physiques avec le fameux Bronco pour vérifier l’état de forme de tout le monde et une présentation de l’organisation et des objectifs afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. En fin de journée, on a commencé le rugby avec la mise en place du projet de jeu que Bernard Goutta. On leur a donc fait découvrir, mais ça va prendre du temps. On va travailler sur des ateliers pour être sûr des bonnes zones de travailler et faire monter progressivement la charge de travail afin qu’on soit à la fois sur un développement rugby et physique. Il faut qu’on soit prêt physiquement, aider le plus de joueurs à passer chez les Pros mais surtout aller le plus loin possible avec les Espoirs dans le championnat.