Lilian Chatellain – Coach et responsable sportif des Minimes U14 nous parle de la saison 2021/2022
Peux-tu nous parler de ton rôle ?
Je suis coach des minimes et m’occupe de tout ce qui est de la responsabilité sportive, c’est-à-dire l’accompagnement des éducateurs sur l’aspect sportif et tout ce qui est contenu des entraînements. Je travaille aussi avec Thierry Salles, il coordonne les 2 équipes et fait le lien entre les parents et les coachs.
Comment se sent l’équipe avant de reprendre le chemin de la compétition ?
Il y en qui montent des U12 et qui n’ont pas forcément joué de compétitions, pareil pour les minimes 2ème année qui n’ont jamais été sur le terrain l’année dernière. Vu qu’ils sont des jeunes joueurs, niveau application ce n’est pas comme les cadets ou les juniors où en leur disant quelques consignes ils peuvent être très vite réactif. Là les minimes, ils ont besoin d’être recontextualisé sur les situations de jeu et beaucoup travailler sur des situations réelles. C’est plus compliqué et il y a du boulot mais le constat c’est que c’est pour tous les clubs pareil. On a fait un match amical face à Montauban, c’était des 2 côtés où les joueurs avaient du mal à prendre le terrain, il y avait du retard technique et sur la prise d’espace. Tout cela est lié à cette période compliquée.
Comment s’est passée la période Covid pour les entraînements ?
L’année dernière on a maintenu les entraînements. Ceux qui étaient en section sportive, ils s’entraînaient quasiment toute la semaine sauf le mardi. Les autres avaient 2 ou 3 entraînements par semaine. Le souci c’est qu’ils ne jouaient pas. Donc tout ce qui est préparation du match, être mis sous pression par l’adversaire ou l’aspect contact, ils n’ont pas vécu. Ils ont vécu seulement du travail technique et on s’adaptait au protocole donc c’était des groupes 9 et sans contact alors que quand tu joues sur le terrain au rugby, tu as la partie engagement.
Comment la reprise a été planifiée ?
On est allé moins vite dans les contenus, c’est-à-dire reprendre les bases en premier. Retravailler la technique, les attitudes aux contacts et le jeu au sol qu’on n’a pas pu faire l’année dernière. C’est beaucoup de travail technique de passe pleine course, de situations en lecture de jeu et le travail de posture et jeu en sol.
Quel est l’état d’esprit des joueurs ?
Cette génération, ils ont besoin d’être un peu bougé car suite à cette crise sanitaire, ils ont peu de repaire. On a beaucoup de retard sur l’engagement, le soutien et tout ce qui concerne le contact. Sur l’aspect mental c’est plutôt dur car ils n’ont pas fait de rugby durant 1 an et s’y remettre c’est plutôt difficile. Il faut être derrière eux et leur dire de jamais s’arrêter dans les courses et de très vite aller au soutien. Ils ont plus ces réflexes-là. Pour l’instant, on consacre plus de temps à cet aspect mental que sur la partie stratégique qu’on a beaucoup travailler cette dernière année. Les catégories au-dessus, c’est moins compliqué car ils ont déjà eu un vécu de rugby à XV, le souci avec notre catégorie c’est qu’ils n’ont rien eu, la dernière fois qu’ils ont joué c’était en moins de 12. Il y un retard certes mais il est général pour tous les clubs.
Justement, tu peux nous parler de cette différence une fois passé en minimes ?
Ça fait une petite transition surtout sur la prise d’espace avec le grand terrain. En début de saison, ils ont toujours un peu d’appréhension sur comment va se passer la prise d’espace, la préparation d’un match à XV et des mêlées à 8. Ça leur fait quelques changements mais après il y a 1 mois d’adaptation et on est sur nos cycles d’apprentissage.
Nos objectifs en minimes c’est surtout qu’ils arrivent à occuper tout le terrain, maîtriser les bases comme les techniques de passes, le jeu au sol, les duels offensifs ou défensifs et la lecture de jeu. C’est essayer de rendre le joueur technique et intelligent et après quand ils passent en catégorie supérieure, ils ont un vrai championnat et ils commencent à rentrer dans l’aspect stratégique. L’objectif premier c’est d’avoir de bons joueurs de rugby qui savent faire plein de choses avec le ballon, qui savent jouer collectivement et qui atteignent surtout le niveau cadet Gaudermen l’année d’après. Je préfère qu’on ait des bons joueurs mais qu’on ne gagne pas le Super Challenge plutôt que de le gagner mais que l’année d’après on est des joueurs qui n’aient pas le niveau.